Avec le retour naturel du loup dans les Alpes et la nécessité de réapprendre à cohabiter avec un grand prédateur, des éleveurs ovins ont exprimé le besoin de protéger efficacement les troupeaux. Des chiens Montagne des Pyrénées ont d’abord été mis en place, puis dans les années 2000, l’idée a germé de choisir des chiens issus des lignées italiennes, nés chez des éleveurs cultivant et entretenant l’instinct protecteur de leurs chiens, lesquels n’ont jamais cessé d’être confrontés à la présence du loup, des ours et des nombreux touristes.

En mars 2005, j’ai participé à une expédition dont l’objectif était d’obtenir des chiens de protection en Italie, nés chez des éleveurs de la région du Molise et des Abruzzes, puis de les insérer sur des troupeaux en France, principalement en Maurienne. J’accompagnais une équipe pilotée par Hubert Covarel, éleveur et ancien président du Syndicat ovin de Savoie, et Mario Massucci, expert chiens de protection mandaté par la Société Centrale Canine et le Syndicat ovin de Savoie.

Nous nous sommes rendus chez des éleveurs du Molise et des Abruzzes et en avons rapporté des Bergers Maremme-Abruzzes. Cette race est sélectionnée en Italie Méridionale pour rester en permanence auprès des moutons, c’est aussi un élément de la culture régionale, une tradition. « Le chien ne peut tout faire, mais sans le chien, il n’est pas question de parler de protection des troupeaux. Le chien est l’antidote au loup » (Hubert Covarel).