Août 1997. Ce nouveau stage de recherche m’entraîne au Pérou, au cœur de la forêt équatoriale, pour participer au « Macaw monitoring projet », un programme de suivi des aras porté par l’association Pantiacolla. Objectif du programme : assurer la protection des centaines de aras qui se rassemblent chaque jour sur le « macaw lick », une paroi argileuse riche en minéraux qu’ils viennent lécher afin de faciliter leur digestion. Avec d’autres volontaires, j’avais pour mission d’étudier les comportements de ces oiseaux particulièrement vulnérables, et de déterminer dans quelle mesure ils pouvaient être perturbés par la présence des touristes sur le site.
Chaque matin, avant le lever du soleil, nous glissions sur un affût flottant pour attendre l’arrivée des oiseaux. Et ils arrivaient brusquement, dans un formidable bruissement d’ailes et de couleurs, se posant en grappes compactes sur la paroi gagnée par les premiers rayons de soleil. En fin de matinée, ils s’envolaient aussi brusquement qu’ils étaient arrivés et disparaissaient dans l’épaisseur de la forêt.
Nous regagnions alors notre camp de base, le Manu Wildlife Center, à partir duquel nous pouvions nous lancer dans l’exploration de la « rainforest » et croiser en route quelques représentants de sa biodiversité foisonnante : Moines Saki, singes araignée, manakins ou tapirs…