On a tous à l’esprit l’image des grands espaces kenyans, des savanes sans limites où les bêtes sauvages évoluent en liberté sous le regard de milliers de touristes venus du monde entier pour les admirer… Mais qui a entendu parler de cette nature blessée, recueillie, soignée et logée en ville, loin des grands espaces, et des combats menés par des hommes et des femmes passionnés qui veillent sur elle en coulisses ? Lors d’un séjour à Nairobi en 2008, j’ai ainsi découvert un pan méconnu de la protection animale en Afrique, en visitant des sanctuaires insolites, nichés en plein cœur de la cité et dont peu d’étrangers poussent la porte.
Un orphelinat pour bêtes sauvages
De nombreux programmes de réhabilitation de la faune sauvage sont menés en Afrique. En partenariat avec la Kenya Wildlife Service (KWS), organisme local de conservation de la faune sauvage du Kenya, l’Animal Orphanage, orphelinat des bêtes sauvages situé au cœur de la capitale kényane, a pour mission de recueillir, de prendre en charge et de soigner des animaux orphelins trouvés abandonnés ou blessés dans la nature. Ces animaux seront ensuite, pour les plus chanceux, réintroduits dans leur milieu naturel.
Le refuge des éléphants
Tout près du Nairobi National Park se trouve l’orphelinat pour éléphants de Sheldrick, où sont conduits les éléphanteaux orphelins dont les parents ont disparu, victimes du braconnage. Il en arrive de toutes les régions du pays, qui sont pris en charge par une équipe de soigneurs. Les éléphanteaux s’attachent rapidement à ces mères de substitution, car comme les petits d’hommes, leurs besoins affectifs sont énormes. Une fois soignés, ils seront transférés à Tsavo et réintégrés dans des troupeaux sauvages. En attendant, ils sont nourris chaque jour au biberon devant les visiteurs et les enfants des écoles venus les admirer. Ils apprendront ici que ces gros animaux sont aussi très fragiles, et sans défenses contre les braconniers.
KSPCA : une SPA version kényane
Mais la protection animale ne se limite pas aux bêtes sauvages. Le Kenya se soucie également du sort de ses animaux domestiques. La KSPCA, Société Protectrice des Animaux version africaine, lutte pour faire évoluer les mentalités en leur faveur. Elle mène de front plusieurs programmes dédiés à une meilleure prise en compte du bien-être animal, notamment auprès des propriétaires d'ânes (animaux très présents en Afrique) afin qu'ils apprennent à respecter ces auxiliaires qui leur rendent tant de services dans leur vie quotidienne.