Le chat s’est attelé à nous faire accepter le paradoxe sur lequel se fonde notre relation : faire ami-ami avec un fauve. Exerçant son emprise sur notre esprit, il en a percé les couches les plus profondes et a reprogrammé notre cerveau. Et nous voici sous influence, ensorcelés par son sourire qui, tel celui du chat du Cheshire, flotte encore longtemps dans l’air quand tout le reste s’est évaporé. Par un brillant tour de passe-passe, ce prestidigitateur de génie a réussi à prendre le pouvoir et à étendre son empire en nous faisant oublier qu’il était un prédateur et que nous devions en avoir peur. Du jour où nous l’avons laissé entrer, s’infiltrant par les toits, poussant les portes, se coulant par les chatières, il a dérobé les clés de notre âme. Il s’est installé de la cave au grenier, s’étalant, si possible, au centre du canapé. À peine a-t-on eu le temps de déceler sa présence qu’il nous a presque déjà croqués…
Extraits disponibles sur le site de l'éditeur.