Liberté pour les ours

Couverture du livre Liberté pour les ours
Ligue Française des Droits de l’Animal
2003

La Ligue française de droits de l'animal fait campagne contre le dressage et l'exhibition des ours « savants » dans les cirques et dans les spectacles de rue. Elle dénonce la violence, les mauvais traitements et la cruauté dont ces ours sont victimes. Contraints à adopter des comportements contre-nature, ridiculisés par des attitudes et des déguisements, maintenus par des chaînes, ils perdent toute leur noblesse d'animal sauvage. Plusieurs pays d'Europe, comme la Bulgarie, la Turquie et la Grèce ont déjà pris des mesures interdisant l'exhibition des ours dansants. Il est temps que la France, elle aussi, mette fin aux numéros d'ours dressés, spectacle d'un autre âge.

L’ours en captivité

« Tourner comme un ours en cage »… La formule est devenue célèbre au point de prendre une valeur proverbiale. Une façon condensée de traduire combien la capture et le dressage de l’animal sauvage vont à l’encontre des comportements naturels. Il existe en effet une profonde différence entre ces comportements et les contraintes imposées par la vie carcérale, source de graves désordres physiologiques et psychologiques.

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Éthologie à l’état sauvage face à la vie captive

L’ours blanc voit ses 250.000 km2 d’espace réduits, en captivité, à quelques dizaines de mètres carrés qu’il devra arpenter tout au long de sa triste existence. De nomade, on le contraint à devenir sédentaire, et, ne pouvant explorer de territoire suffisamment étendu, il est la proie de l’ennui, et de la neurasthénie. Sa parfaite adaptation à son environnement polaire n’a d’égale que sa parfaite inadaptation à nos climats tempérés… En outre, sa puissante musculature ne trouve plus de raison d’être, pas plus que son aptitude à nager sur de longues distances. Tout juste peut-il barboter dans un bassin de béton déguisé en "banquise", destiné avant tout à faire illusion auprès du public.

Le grand panda, comme l’ours à lunettes, grands solitaires et végétariens pacifiques, troquent quant à eux (on troque pour eux) leurs forêts denses et reculées contre une bulle aux parois de verre ou une cage aux barreaux de fer, autours desquels se pressent les visiteurs avides de voir ces êtres étranges, ces " bons sauvages " en voie de disparition, dont on peut à loisir observer sinon la vie, du moins la survie entre quatre murs.

Le baribal captif peut être supposé souffrir moins de la promiscuité humaine que son cousin chinois , puisqu’il est contraint de cotoyer l’homme sur ses propres terres. Un moindre mal, car lui aussi, à l’instar cette fois de son cousin des pôles, est un grand coureur de fond et un excellent nageur, qui plus jamais n’exercera ces capacités, marques de sa vraie nature et garants de son équilibre.

Pour l’ours à collier, l’ours des cocotiers ou l’ours lippu, le problème de la captivité se pose aussi en d’autres termes, notamment en terme de caractère, qu’ils ont violent et bagarreur. Imprévisibles, leur détention les rend capables de se retourner contre leurs congénères mais également contre l’homme auquel il inflige de terribles blessures.

Enfin, les ours bruns, amateurs de grands espaces vierges, que la seule présence humaine menacent et contraignent à s’éloigner toujours davantage, ils se voient eux aussi jetés en prison, obligés de côtoyer quotidiennement ceux qu’ils fuient naturellement. Ainsi que pour l’ensemble de l’espèce, la musculature et la puissance des griffes et mâchoires de l’ours brun d’Europe et de Russie, qui en font un prédateur parfaitement adapté dans son milieu naturel, en font en captivité un animal particulièrement dangereux – les sanglants accidents constatés dans les cirques et autres zoos en témoignent.

Aucun ours, quelle que soit son espèce, ne peut supporter la captivité sans en subir de dommages irréversibles, tout simplement parce qu’ils n’y sont pas adaptés !

Il suffit pour s’en persuader d’aller observer les ours bruns de la ménagerie du Jardin des Plantes à Paris. Deux animaux dénaturés croupissent au fond de leur fosse, une prison obscure à laquelle on semble beaucoup tenir, puisqu’elle n’a pas changé depuis sa création dans le " Jardin du Roi " il y a presque…deux siècles. Deux animaux qui, lorsqu’on les regarde, n’éveillent pas l’admiration pour leur espèce mais la honte pour la nôtre, capable de leur infliger un tel traitement, à ce point barbare et contre-nature que la très médiatique Marie-Claude Bomsel, vétérinaire responsable de la ménagerie du Jardin des Plantes, a déclaré qu’il “était conservé pour montrer ce qu’il ne faut pas faire” !…

Où se procurer le texte ?

Ligue Française des droits de l’animal – 39, rue Claude Bernard – 75005 Paris

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