Prédateurs

Couverture du livre Prédateurs
Vilo
Pleine nature
2007

Alors que la nature cultivée ne cesse de grignoter les espaces sauvages, quelle place reste-t-il pour les prédateurs, et à quoi va ressembler leur avenir ? Cet ouvrage présente une galerie de portraits de mammifères terrestres, du lion au chat sauvage, du raton laveur à la panthère, du tigre à la loutre, de la mangouste à l’ours blanc, du grizzli à la genette. Tous ont en commun d’être des prédateurs supérieurs, c’est-à-dire qu’ils capturent des proies vivantes (ou mangent parfois des cadavres et des carcasses d’animaux morts). Tous se trouvent ainsi au sommet de la chaîne alimentaire. Et tous sont menacés par l’expansion humaine…

Tous sens en éveil

Posséder des sens aiguisés est primordial pour un prédateur. Cela l’aide à localiser ses proies à distance ou encore de conduire une attaque avec une grande précision. Mais il existe d’importantes différences d’acuité sensorielle selon les prédateurs et leurs types de proies. Ainsi, les prédateurs chassant des proies de petite taille dans les couverts forestiers ont une ouïe des plus développées.

La vision s’adapte en fonction des besoins spécifiques des prédateurs diurnes ou nocturnes. Les espèces nocturnes ont une large ouverture des pupilles afin de pouvoir chasser dans la pénombre. La cornée est très convexe et la rétine possède un grand nombre de bâtonnets. Particulièrement sensible, la rétine est tapissée à l’arrière d’une fine membrane appelée tapetum lucidum pour une utilisation optimale de la lumière. Tous les carnivores en possèdent à l’exception des suricates. Les espèces diurnes ont une pupille capable d’une très petite ouverture, et leur rétine possède un nombre plus élevé de cônes. En général, les carnivores ont des pupilles adaptables de jour comme de nuit.

L’ouïe est toujours très développée chez les prédateurs. Elle est bien supérieure aux capacités de l’oreille humaine. Nombre d’espèces communiquent par des sons et des vocalises qui leur permettent de se reconnaître, d’identifier un congénère ou d’exprimer une émotion : menace, colère, agressivité ou invitation au jeu. Les carnivores qui ont l’habitude de communiquer par vocalises distinguent davantage de sons et sont plus habiles à les localiser.

L’odorat est lui aussi très performant, en relation directe et étroite avec le sens du goût pour la traque des proies, la communication entre individus pendant la chasse, le marquage du territoire par l’urine et les phéromones, la reconnaissance des congénères ou d’un petit par sa mère. La perception des odeurs est également précieuse pour définir l’identité d’un autre animal et déterminer la réceptivité sexuelle des femelles. Elle facilite les rapprochements entre mâles et femelles tout en limitant les conflits entre mâles : généralement, ceux-ci préfèrent s’éviter avant d’en venir à un affrontement. L’avantage des odeurs, par rapport aux autres signaux sensoriels, est qu’elles possèdent une durée de vie très longue : une odeur persiste longtemps après le passage de celui qui l’a déposée. De multiples glandes fabriquent autant de substances odoriférantes indispensables à la vie des prédateurs. Comme pour l’ouïe, la réceptivité aux odeurs sera plus ou moins développée selon le mode de vie et les habitudes alimentaires de chaque prédateur. A l’inverse des herbivores, les carnivores sont naturellement plus réceptifs à l’odeur de la viande qu’à celle de l’herbe. Tous les carnivores possèdent un organe unique en son genre : l’organe voméro-nasal, qui permet de mieux distinguer et décrypter les messages olfactifs. Cela dit, les canidés, comme les loups ou les renards, ont un odorat beaucoup plus développé que celui des félins, qui ne chassent jamais en suivant la piste d’un animal à son odeur, mais se servent surtout de leur vue et de leur ouïe.

Le toucher chez les mammifères en général et les prédateurs en particulier est d’une grande sensibilité grâce au museau et aux vibrisses. Plus rarement, comme chez le raton-laveur, les mammifères utilisent autant leurs pattes que leur museau pour percevoir des sensations tactiles. Les mustélidés, les viverridés et les lutridés possèdent des pattes très sensibles pour la capture de leurs proies. Ces pattes font merveille dans l’eau lorsqu’une loutre part en chasse et y enserre irrémédiablement de gros poissons glissants.

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